Des Grands Thés bio et éthiques, des voyages et des rencontres…

Arlette Rohmer, fondatrice des Jardins de Gaïa

Crise sanitaire : un point sur la situation chez nos partenaires-producteurs


Confinement mondial oblige, les récoltes de printemps sont fortement perturbées cette année. Nous sommes actuellement en relation étroite avec nos producteurs pour faire en sorte que les choses se déroulent au mieux malgré les effets délétères de cette crise sanitaire qui n’a pas de frontières.

Tout ne se passe pas de la même manière dans les différents pays avec lesquels nous travaillons. Si en Chine les premiers thés primeurs (Mingqian) ont été récoltés et nous dégustons déjà des échantillons prometteurs, en Inde, deux jours après le début des récoltes des primeurs, celles-ci ont été interrompues pour reprendre timidement.

Sur l’ensemble des équipes des producteurs avec lesquels nous travaillons, il n’y a pour l’instant eu aucun cas déclaré d’infection au Covid-19. Le fait que les petits producteurs soient majoritairement éloignés des grands centres urbains limite naturellement les contaminations et des mesures strictes de protection ont été mises en place dans chaque pays.

Voici un point sur la situation pays par pays, établi à partir des informations que nos partenaires producteurs nous ont fait récemment parvenir.

En Chine : les Mingqian bientôt disponibles

Coopérative de Xuan En Yi Sheng Enshi en Chine

La Chine ayant connu le pic de l’épidémie en février et la situation s’étant largement améliorée depuis, les récoltes se sont déroulées quasiment normalement mis à part la mise en place de distances de sécurité et des mesures sanitaires nécessaires.

Le port du masque étant une habitude dans la plupart des pays asiatiques, ces mesures d’hygiène n’ont pas bouleversé fondamentalement les choses. L’inquiétude était plutôt par rapport à la possibilité de nous faire parvenir ces merveilleux thés de printemps que sont les Mingqian.

Nous devrions bientôt être en mesure de proposer nos premiers primeurs chinois. Nous avons notamment renouvelé notre partenariat avec l’école de thé de Wuyuan pour obtenir comme l’an passé, des thés exclusifs confectionnés en très petite quantité directement par des petits producteurs selon des méthodes traditionnelles, au sein de la célèbre école.

En Inde : reprise de l’activité en effectifs très réduits

Primeur Darjeeling 2019 Mineral Spring

Chez nos partenaires indiens, aucun cas de Covid-19 n’a été recensé, mais la moitié de la récolte des primeurs a d’ores et déjà été perdue, les théiers ayant été laissés à l’abandon alors que les bourgeons étaient prêts à être cueillis. Après la crise identitaire qui a sévi dans le Darjeeling en 2017 (https://blog.jardinsdegaia.com/fil-d-actualite/tensions-au-darjeeling-un-point-sur-la-situation/) et qui avait totalement paralysé l’activité des jardins, c’est évidemment un nouveau coup dur.

Seulement deux jours de récolte ont été possibles avant le début du confinement le 25 mars, prolongé depuis jusqu’au 3 mai. Si dans un premier temps l’activité de l’industrie du thé était quasiment à l’arrêt dans la plupart des régions théicoles du pays, les choses semblent désormais s’améliorer. Dans le Darjeeling l’activité a repris avec 25 % des effectifs et en Assam et en Inde du Sud avec 50% des effectifs. Les choses pourraient se normaliser peu à peu avec la mise en place des mesures de protection nécessaires pour chaque travailleur. Mais pour le moment nos partenaires sont tributaires des décisions de chaque administration locale.

Il en est de même pour les bureaux des entreprises qui pour l’instant restent fermées ce qui empêche l’exportation du thé. Nous sommes donc dans l’expectative, mais les choses, d’après nos partenaires indiens, devraient s’améliorer dans les jours à venir. Une chose est sûre nous aurons des primeurs du Darjeeling, mais il faudra attendre.

Pour patienter, nous avons déniché un thé primeur du Nilgiri (sud de l’Inde) vraiment très intéressant ! Nous vous en dirons plus prochainement.

Au Japon : la production n’a jamais cessé

Au Japon, la situation évolue actuellement très vite. Le confinement qui concernait surtout les grandes villes comme Tokyo et Osaka a été étendu sur l’ensemble du territoire depuis le 16 avril, et ce jusqu’au 6 mai.

Les récoltes étant bien avancées nous ne connaissons pas encore l’impact de cette situation. Nous vous tiendrons bien entendu informés.

Au Sri Lanka : transports incertains mais une production en continu

Coopérative SOFA – Usine de transformation au Sri Lanka

Au Sri Lanka, depuis le 20 mars, une politique de couvre-feu est en vigueur dans tout le pays. Ce couvre-feu est levé ou renforcé suivant la situation sanitaire dans de nombreux districts tandis qu’il est permanent dans des lieux identifiés comme étant à haut risque comme Colombo, Kandy, Gampaha.

Cette situation affecte grandement la production de thés et d’épices. Cependant, les petits producteurs éloignés des grands centres urbains continuent de récolter normalement en respectant les mesures barrière (ces récoltes se font toute l’année sur l’île).

Dans les usines de transformation, le nombre de travailleurs a fortement baissé et nos partenaires sri lankais sont confrontés à de nombreux défis aussi bien sanitaires que logistiques. Diverses mesures sont prises pour veiller à la santé des travailleurs tout en évitant de paralyser l’activité de ce secteur crucial pour l’économie du pays.

Un service gratuit de transport de porte-à-porte (domicile – usine) a été mis en place pour tous les ouvriers qui sont prêts à venir travailler. Dans les usines, les conditions d’hygiène sont contrôlées par une nouvelle équipe d’intervention d’urgence composée de cadres, d’une équipe de santé et de sécurité, d’une équipe médicale et d’une équipe RH pour assurer la sécurité des travailleurs dans tous les sites opérationnels. Cette équipe veille aussi à maintenir un stock suffisant de masques, de gants et de désinfectant.

Les équipes administratives qui travaillent à domicile sont pleinement fonctionnelles, mais une inconnue reste au niveau de la logistique et des transports nécessaires pour pouvoir nous faire parvenir les thés et les épices que nous avons commandés.

Au Burkina Faso : les femmes au cœur du combat

Fleur d’hibiscus du Burkina Faso

Au Burkina Faso un comité de suivi pour mesurer, contrôler l’évolution de la maladie et en informer régulièrement la population est en place depuis le 9 mars.

Les centres de santé qui se trouvent dans certains villages étant très modestement équipés, la situation est surveillée de près et tous les deux jours les responsables des groupements de la coopérative avec laquelle nous travaillons sont appelés pour faire le point sur les diverses situations locales et répondre aux besoins les plus urgents.

La récolte d’hibiscus a pu être réalisée et celle de mangue est en cours. Des mesures strictes ont été prises pour protéger les travailleurs, dont la majorité est féminine. L’unité de séchage est opérationnelle avec la mise en application de mesures de préventions, telle que la sensibilisation au lavage des mains systématique lors du chargement et déchargement de la matière première.

Des mesures de prévention ont aussi été mises en place avec la prise de température le matin à l’entrée de l’unité de séchage, le lavage des mains régulier, le port de blouse et de masque et le respect d’une distance de sécurité de un mètre entre les travailleurs. Une personne sur place est chargée de veiller à l’application de ces consignes.

En Afrique du Sud : la fragilité économique des paysans

Coopérative de Heiveld en Afrique du Sud

En Afrique du Sud, la population est pour le moment confinée jusqu’au 30 avril. Dans les coopératives de rooibos avec lesquels nous travaillons, même dans les fermes les plus isolées, tout est fait pour que les mesures barrières soient strictement respectées au sein de ces communautés qui comptent de nombreuses personnes âgées particulièrement vulnérables.

Les membres des coopératives de Wupperthal et d’Heiveld évoquent une situation non alarmante pour le moment. La majeure partie des récoltes du rooibos a eu lieu avant l’annonce des mesures de confinement ce qui est une bonne nouvelle. Pour Heiveld, celles qui n’ont pas pu se dérouler seront reportées à septembre, car l’hiver arrive et les premières pluies sont déjà là.

Tous les travaux sur les cours de thé ont été suspendus pour protéger la santé des travailleurs. Mais les étapes de pasteurisation et de conditionnement qui sont externalisées continuent d’être effectuées normalement et le transport est maintenu ainsi que l’exportation.

Par contre si le confinement continue, les membres des coopératives n’auront pas de revenus. Après la saison des récoltes, les membres trouvent généralement du travail chez d’autres employeurs du secteur agricole, mais, avec le confinement, ces derniers n’embauchent pas.
Nous garderons un œil sur cette situation qui pourrait fragiliser les producteurs de notre rooibos et nous pourrions décider de mesure de soutien comme nous l’avons déjà fait par le passé.

Nous restons vigilants et continuons à soutenir les producteurs !

Pour le moment la situation semble donc être plus ou moins maîtrisée chez l’ensemble de nos partenaires-producteurs et aucun cas de contamination n’a été signalé.

Nous devrions donc pouvoir continuer à travailler avec eux main dans la main, mais de manière fortement ralentie et avec de nombreuses inconnues surtout liées aux transports.

D’autres informations devraient nous parvenir dans les jours à venir. Nous ne manquerons pas de les relayer sur notre page Facebook.

Écrit par Les Jardins de Gaïa

Pionniers sur le marché des thés et tisanes bio et équitables, Les Jardins de Gaïa proposent, depuis 1994, des grands crus nature, des classiques et des créations maison originales. Privilégiant les petits producteurs et les récoltes manuelles, ils ont développé au fil des années une gamme généreuse et variée de thés, rooibos et tisanes aux qualités gustatives reconnues, ainsi qu’une gamme d’épices bio et prémiums proposée sous la marque Terra Madre. Tel un jardin épanoui, la force des Jardins de Gaïa tient dans la diversité des terroirs et l’engagement des hommes qui la travaillent…

Notre Maison de thé

Découvrir