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Arlette Rohmer, fondatrice des Jardins de Gaïa

Les théières de Yixing : des terres rares modelées à la perfection


En nous rendant dans la manufacture de céramique de Monsieur Xu* à Yixing (province chinoise du Jiangsu) qui a accueilli des générations de potiers, nous avions pour souhait de réaliser un vieux rêve : pouvoir faire fabriquer des théières à la main à partir des terres exceptionnelles de la région, avec une belle variété de formes et de couleurs.

L’ensemble de nos théières de Yixing sont fabriquées sans tour et entièrement à la main, selon les méthodes traditionnelles propres à la région.

La manufacture travaille à partir d’un stock d’argile qui lui est propre et qu’elle conserve précieusement, car les prélèvements dans les carrières environnantes sont désormais très limités.

Après un patient travail collaboratif supervisé par Xuemei Qian, potière renommée qui a signé nos modèles, nous sommes heureux de pouvoir proposer une gamme de théières de Yixing authentiques, fruit d’un savoir-faire local qui s’est développé au fil des siècles et dont certaines techniques de fabrication sont uniques dans le monde de la céramique (utilisation d’une spatule à la place d’un tour).

Un peu d’histoire…

La production de céramique dans la région débute dès la préhistoire (néolithique) avec des ustensiles en terre, cuite à basse température, basiques et fragiles.

Les techniques de « pâtes dures » qui permettent la fabrication de céramiques qualitatives comme le grès et la porcelaine, fruits de l’association d’une terre kaolinique à une cuisson à haute température, vinrent bien plus tard.

Les premiers grès de la région datent de la dynastie Han (206 av. J.-C. à 220 ap. J.-C.). Ces céramiques émaillées avec une couverte feldspathique gris-vert, sont à l’origine des célèbres céladons et n’avaient rien à voir avec ce que l’on connait aujourd’hui sous l’appellation « Yixing ».

Les fameuses terres cuites « zisha » (sable pourpre) d’aujourd’hui à l’apparence brute, sans couvertes ni glaçures, sont apparues sous les Song (960 -1279) avec la fabrication d’objets du quotidien tels que des bols, des verseuses…

C’est pendant la dynastie Ming (1368-1644), lorsque le thé commença à être préparé en feuilles entières et non plus à partir de décoctions, de briques compressées ou encore de poudre, que la fabrication des théières de Yixing débuta (aux alentours de 1500).

Même avant de les utiliser, les théières de Yixing sont un régal pour les yeux… Ici notre modèle longdan (oeuf de dragon) en argile duanni

Depuis cette époque, des générations de maîtres potiers spécialisés dans les instruments du thé se sont succédés de manière ininterrompue jusqu’à nos jours. Leur créativité et leurs techniques développées au fil des siècles, sont impressionnantes et la qualité des terres de Yixing dont l’élasticité permet toutes les fantaisies a fait le reste…

Chacune de nos théières fabriquées sur place a été soignée dans ses moindres détails (ajustement, ergonomie, qualité de l’écoulement…). Elles sont à la hauteur de nos exigences et surtout elles donnent, comme nous le souhaitions, beaucoup de plaisir à les utiliser…

Destinées essentiellement à la préparation des thés wu long, des thés sombres dont le pu’er et des grands thés noirs, ces théières légèrement poreuses, respirent littéralement tout en restant parfaitement étanches. Elles gardent la mémoire des thés qu’elles infusent en s’imprégnant peu à peu de leurs huiles essentielles et composés minéraux. En d’autres termes, elles se « bonifient » par la répétition de leur usage.

Des associations plus pertinentes que d’autres…

On peut bien sûr utiliser tout type de thé dans chacune de nos théières, cependant certaines associations type de thé/type d’argile peuvent être privilégiées.

De gauche à droite – les argiles hongni, zhuni, zini et duanni

Les argiles rouge hongni et zhuni en réduisant beaucoup à la cuisson permettent la fabrication de théières avec des parois relativement fines et dures ce qui conviendra particulièrement aux wu long délicats.

Les parois des théières zini plus épaisses permettent une bonne conservation de la chaleur dans la durée : une caractéristique idéale pour infuser des pu’er et des thés wu long à feuilles épaisses.

Enfin l’argile duani riche en inclusions minérales est à la fois poreuse et absorbante et conserve longtemps la chaleur. Elle donne des résultats remarquables avec des pu’er cuits ou des wu long torréfiés dont les saveurs gagnent à être « arrondies ».

Au fil du temps, en utilisant régulièrement ces théières d’exception, une relation intime se crée entre le thé infusé, la théière et son propriétaire. Un « mariage de passion » que recherchent la plupart des amateurs de thé et de beaux objets…

 

* Monsieur Xu fait également partie du comité directoire du syndicat des céramistes de Yixing et travaille pour le musée de la céramique de la ville auquel il fait bénéficier de son expertise.

Écrit par Les Jardins de Gaïa

Pionniers sur le marché des thés et tisanes bio et équitables, Les Jardins de Gaïa proposent, depuis 1994, des grands crus nature, des classiques et des créations maison originales. Privilégiant les petits producteurs et les récoltes manuelles, ils ont développé au fil des années une gamme généreuse et variée de thés, rooibos et tisanes aux qualités gustatives reconnues, ainsi qu’une gamme d’épices bio et prémiums proposée sous la marque Terra Madre. Tel un jardin épanoui, la force des Jardins de Gaïa tient dans la diversité des terroirs et l’engagement des hommes qui la travaillent…

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