Des Grands Thés bio et éthiques, des voyages et des rencontres…

Arlette Rohmer, fondatrice des Jardins de Gaïa

Afrique du Sud : récit de voyage…


Annick Bacher et Suzanne Stahl, toutes deux employées aux Jardins de Gaïa, reviennent pour nous sur leur voyage de ce début d’année. Elles qui avaient accompagné Arlette Rohmer, fondatrice des Jardins de Gaïa et Cassandre Maury, responsable produits et filières, ont pu vivre une aventure humaine exceptionnelle auprès de nos partenaires sud-africains. Récit… (Photos : Christine Nachmann)

Comment avez-vous été accueillies en Afrique du Sud ?

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Annick Bacher et Suzanne Stahl à la découverte de l’immensité et de la beauté des terres sud-africaines.

Annick : Comme dans un rêve ! Dès notre atterrissage nous avons été prises en charge par Christine Nachmann* qui s’est révélée être une guide fantastique pendant tout le voyage. Plantes, animaux, histoire de l’Afrique du Sud, économie, mode de vie, elle était intarissable sur tous les sujets. Et surtout elle a un enthousiasme très communicatif dès qu’il s’agit de faire aimer son pays !

Quant aux producteurs, ils sont tout simplement adorables ! Ils sont tellement directs et chaleureux que dès les premiers échanges nous nous sommes tout de suite senties intégrées dans leur communauté !

Travailler avec eux et partager leurs délicieux repas faits de légumes et de fruits locaux ont été des moments d’humanité inoubliables.

Suzanne : Je partage les impressions d’Annick. La chaleur humaine qu’ils dégagent est vraiment contagieuse ! Je suis fille d’agriculteur et j’ai un peu eu l’impression de revenir à une époque où les gens étaient très solidaires dans nos campagnes. Il régnait une atmosphère très particulière dans les rues des villages que nous avons visités. On a vraiment l’impression que tout le monde se connaît : on se salue et les enfants viennent spontanément vers vous tout sourire.

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Au centre et de gauche à droite : Arlette, Cassandre, Suzanne et Annick entourées de Franz et ses enfants dans leur entreprise de transformation du Rooibos de Wupperthal.

On sent aussi que les paysans sud-africains font les choses naturellement parce qu’ils aiment tout simplement les faire. L’argent a moins d’importance que chez nous : les gestes de solidarité font partie du quotidien. J’ai vécu des moments en leur présence qui m’ont parfois émue jusqu’aux larmes. J’avais l’impression d’être retournée à l’essentiel.

Et surtout j’ai senti que ce sont des gens fiers de leur terre avec laquelle ils ont encore un contact direct comme nos paysans autrefois. Ils aiment partager les fruits de leur travail au cours d’un repas. On sent que pour eux c’est un cadeau de la nature qu’ils savent encore respecter.

Partager fait partie intégrante de leur manière de vivre même s’ils ne sont pas entourés par l’opulence.
J’ai aussi été touchée par la manière dont ils ont accueilli Arlette. J’ai tout de suite senti à quel point ils la respectent et je pense qu’elle a vraiment une relation d’amitié privilégiée avec eux. Ils étaient nombreux à s’être mobilisés pour l’après-midi de projection des films que nous avions réalisée à l’occasion des vingt ans des Jardins de Gaïa. Ils se montraient très curieux et voulaient en savoir toujours plus sur nous.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué pendant ces deux semaines de voyage ?

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Difficile de ne pas succomber aux charmes des paysages sud-africains qui confinent souvent au sublime !

Annick : Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre et les premiers kilomètres de piste m’ont tout de suite fait penser à l’immensité du continent australien. Les espaces s’étendent à perte de vue dans des variations de couleurs ocre qui se déclinent de mille manières. De temps en temps, dans cette aridité, des endroits invraisemblables semblent émerger de nulle part… comme les étendues recouvertes de Kokerboom, cette plante majestueuse de la famille des aloès qui met 20 à 30 ans avant de fleurir. Ou encore le plateau du Papkuislfontein avec sa biodiversité extraordinaire et ses vertigineux canyons. Etre au milieu de ces sites laisse des souvenirs inoubliables ! D’ailleurs je n’arrête pas de me replonger dans les photos.

Je rêve de pouvoir retourner en Afrique du Sud pour y faire des randonnées au printemps (septembre en Europe), car la diversité de fleurs, de plantes, de paysages et de couleurs est à son apogée à cette période de l’année.

Curieusement les couleurs m’ont semblé beaucoup plus saturées en Afrique du Sud. Les couchés de soleil qui vont jusqu’à des rouges vibrants et profonds ont parfois un côté irréel.

Wupperthal, Rooibos, Jardins de Gaïa
L’après-midi d’échanges organisée à Wupperthal avec les membres de la coopérative, avait été l’occasion de leur présenter notre calendrier 2015 dédié aux femmes des différentes coopératives avec lesquelles nous travaillons.

La nature est d’une intensité que je ne soupçonnais pas. D’ailleurs Suzanne se levait tous les jours entre quatre et cinq heures du matin pour ne pas perdre une miette de ce voyage où tout nous semblait magique.

Suzanne : C’est le voyage de ma vie ! Je n’ai jamais eu l’occasion de prendre l’avion et de partir loin. J’en ai toujours rêvé, mais je n’ai jamais osé franchir le pas ! C’est lors du tirage au sort à l’occasion de la fête des 20 ans des Jardins de Gaïa que mon rêve s’est réalisé : j’y ai gagné mon ticket pour l’Afrique du Sud !

Je n’en reviens toujours pas et ma famille a même dû m’encourager à partir, car j’hésitais à les laisser seuls… Tout le village était au courant et maintenant encore on vient m’aborder dans la rue pour que je raconte mon périple !

J’ai été souvent ébahie par la puissance et la beauté qui se dégage de la Nature sud-africaine. Entre les montagnes, les canyons immenses, les plantes invraisemblables, les pistes de centaines de kilomètres où l’on croise des milliers d’animaux, on en prend véritablement plein les yeux !

Ce qui m’a aussi étonné, c’est la manière dont les Sud-Africains se déplacent dans ce pays immense : on croise beaucoup de personnes qui marchent sous le soleil à des dizaines de kilomètres des villages les plus proches. Se déplacer à pied d’un endroit à l’autre sur de longues distances semble faire partie de leur quotidien.

Vous avez eu la chance de participer à la récolte du rooibos. Comment avez-vous vécu cette expérience ?

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Suzanne en pleine cueillette du rooibos en compagnie de Barend Salomo gérant de la coopérative de rooibos bio et équitable de Wupperthal.

Suzanne : Ça m’a rappelé de bons souvenirs ! J’ai vraiment apprécié cette expérience. Le mercredi après-midi et le soir après l’école, je travaillais à la ferme et la faucille très arrondie utilisée pour la récolte du rooibos ressemble beaucoup à celle que j’utilisais pour récolter le persil. Le maniement est semblable et je suis très fière d’avoir pu participer à la récolte de la plante qui donne la boisson emblématique d’Afrique du Sud !

Annick : On se levait très tôt pour être dans les champs dès 6 h du matin. C’est une habitude là-bas, car la température peut monter très vite haut dessus de 40° en journée. Ceci dit, cette année a été particulièrement douce. Il a même plu alors que nous étions en plein été, ce qui n’était pas arrivé depuis très longtemps.

La récolte qui a lieu en été (janvier en Europe) est le moment le plus important de l’année pour les producteurs. On sent partout une réelle effervescence comme pour la période des vendanges ou des moissons en France. C’était un moment unique à vivre  au milieu de paysages vraiment extraordinaires.

Désormais, je pense qu’aussi bien Suzanne que moi,  nous ne nous boirons plus jamais une tasse de rooibos de la même manière !

*Christine Nachmann a quitté l’Allemagne pour la lumière sud-africaine il y a 25 ans. Photographe et grande amatrice de thé, elle suit depuis près de dix ans Arlette Rohmer dans ses périples dont elle saisit les instants en images avec beaucoup de sensibilité.

 

Écrit par

Notre Maison de thé

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